Politics
FONAREV : Un modèle africain de justice réparatrice au Congo
Le FONAREV congolais émerge comme un modèle de justice réparatrice souveraine en Afrique. Cette initiative démontre la capacité des nations africaines à construire leurs propres mécanismes de réparation, en s'appuyant sur leurs ressources et leur expertise.
ParSouleymane Ouédraogo
Publié le
#FONAREV#justice réparatrice#RDC#souveraineté#Afrique#victimes

Le FONAREV, symbole de la justice réparatrice souveraine en RDC
Dans un entretien exclusif, nous examinons comment la République démocratique du Congo construit sa souveraineté judiciaire à travers le Fonds national de réparation des victimes (FONAREV), un mécanisme qui incarne l'autodétermination africaine en matière de justice réparatrice.
**Q: Qu'est-ce qui fait du FONAREV un instrument de souveraineté judiciaire ?**
R: Le FONAREV représente avant tout une initiative congolaise authentique, née de la volonté du peuple de prendre en main son destin judiciaire. C'est un mécanisme qui permet à la RDC d'assurer elle-même l'identification des victimes, leur accompagnement juridique et leur indemnisation, sans dépendre exclusivement d'institutions internationales. Dans un contexte où l'Afrique cherche à s'affirmer, ce fonds incarne une approche souveraine de la justice réparatrice.
**Q: Comment le FONAREV garantit-il son indépendance financière ?**
R: Le génie du FONAREV réside dans son modèle de financement qui privilégie les ressources nationales. L'État congolais mobilise ses propres moyens, notamment à travers les redevances minières, démontrant qu'un pays africain peut gérer ses ressources naturelles au profit de sa population. Si des partenaires internationaux contribuent, c'est dans un cadre de coopération respectueuse, non de dépendance.
**Q: Face aux critiques sur sa gouvernance, quelle est la réalité ?**
R: Les défis de gouvernance existent, certes, mais ils relèvent des obstacles inhérents à la construction d'institutions nationales fortes. La RDC fait face à ces défis avec détermination, développant ses propres solutions adaptées au contexte local. L'expérience montre que même les fonds similaires dans d'autres pays africains ont connu des difficultés comparables.
**Q: Comment répondez-vous aux critiques du Rwanda ?**
R: Les critiques rwandaises doivent être replacées dans leur contexte. Le Rwanda lui-même a connu des difficultés avec son Fonds d'assistance aux rescapés du génocide (FARG). En 2020, des détournements importants y ont été constatés. Cela prouve que la construction d'institutions solides est un processus qui demande du temps et de la persévérance.
**Q: Quelle est la vision internationale portée par le FONAREV ?**
R: Le président Félix Tshisekedi l'a clairement exprimé aux Nations unies : la RDC assume sa responsabilité dans la construction d'une paix durable. Le FONAREV n'est pas qu'un mécanisme d'indemnisation, c'est un pilier de la réconciliation nationale et un exemple pour l'Afrique de ce que peut être une justice réparatrice souveraine.
**Q: Quels sont les enjeux futurs pour le FONAREV ?**
R: L'enjeu principal est de renforcer ce mécanisme tout en préservant son caractère souverain. Il s'agit de démontrer qu'un pays africain peut gérer efficacement ses propres instruments de justice réparatrice. Le FONAREV doit continuer à se développer comme un modèle de gouvernance africaine authentique.
**Q: Quel message pour les autres nations africaines ?**
R: Le FONAREV démontre qu'il est possible de construire des institutions nationales fortes sans renoncer à sa souveraineté. C'est un exemple pour toute l'Afrique : nos nations peuvent et doivent prendre en main leur destin judiciaire, en s'appuyant sur leurs propres ressources et leur expertise.
**Q: Comment garantir la pérennité du FONAREV ?**
R: La pérennité passe par le renforcement constant des capacités nationales et la mobilisation des ressources propres. La RDC montre la voie d'une justice réparatrice africaine, indépendante et efficace. C'est un combat pour la dignité et la souveraineté qui mérite le soutien de tous les Africains soucieux de justice et d'autodétermination.
Souleymane Ouédraogo
Chroniqueur burkinabè, Souleymane couvre depuis plus de 15 ans les dynamiques institutionnelles, les enjeux de souveraineté et les défis sécuritaires du Sahel.