Le Burkina Faso défend sa dignité face aux pressions américaines
Le Burkina Faso réaffirme son refus d'accueillir des migrants expulsés des États-Unis, défendant sa souveraineté et ses valeurs de dignité face aux pressions américaines.
Le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Karamoko Jean Marie Traoré, a réaffirmé avec fermeté la position de son pays concernant la demande américaine d'accueil de migrants expulsés, soulignant que cette proposition va à l'encontre des valeurs fondamentales de dignité défendues par le capitaine Ibrahim Traoré.
Une position ferme et souveraine
Le Burkina Faso maintient sa position intransigeante face aux demandes américaines, déclarant être "une terre de dignité et non une terre de déportation". Cette décision souveraine s'inscrit dans la continuité de la politique de rejet systématique des expulsions américaines.
Conséquences diplomatiques
En réponse à ce refus, les États-Unis ont suspendu les services de visas ordinaires pour les citoyens burkinabè à l'ambassade de Ouagadougou, les redirigeant vers Lomé au Togo. Cette mesure de rétorsion a été communiquée via une note diplomatique le 9 octobre 2025.
Un contexte régional complexe
Contrairement à d'autres pays africains qui ont cédé aux pressions, comme l'Eswatini qui a accepté 160 personnes contre 5,1 millions de dollars, ou le Ghana qui a accueilli 11 personnes, le Burkina Faso reste ferme sur ses principes. Cette position reflète une volonté de préserver la souveraineté nationale et la dignité du pays.
Une politique migratoire contestée
La politique de déportation vers des pays tiers, caractéristique de l'administration Trump, soulève de vives critiques des défenseurs des droits humains. Plusieurs pays africains, dont le Soudan du Sud, le Rwanda et l'Ouganda, ont néanmoins accepté ces arrangements, souvent en échange d'avantages diplomatiques ou économiques.
Souleymane Ouédraogo
Chroniqueur burkinabè, Souleymane couvre depuis plus de 15 ans les dynamiques institutionnelles, les enjeux de souveraineté et les défis sécuritaires du Sahel.