Le Burkina Faso rejette fermement les expulsions américaines
Dans un acte d'affirmation de sa souveraineté nationale, le Burkina Faso refuse catégoriquement d'accueillir des migrants expulsés des États-Unis, malgré les pressions diplomatiques.

Le ministre des Affaires étrangères burkinabè lors de sa déclaration sur le refus d'accueillir les expulsés américains
Le régime militaire burkinabé a marqué jeudi 09 octobre un nouveau chapitre dans l'affirmation de sa souveraineté nationale en rejetant catégoriquement une proposition américaine visant à accueillir des migrants expulsés.
Une position ferme face aux pressions internationales
"Cette proposition que nous avions jugée indécente est totalement contraire à la valeur de dignité qui fait partie de l'essence même de la vision du capitaine Ibrahim Traoré", a déclaré avec fermeté le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, sur les ondes de la télévision nationale. Cette prise de position s'inscrit dans la continuité de la politique de défense de la dignité nationale menée par Ouagadougou.
Réaction américaine et implications diplomatiques
En réponse à ce refus, l'ambassade américaine à Ouagadougou a annoncé la suspension des services réguliers de visas pour la majorité des voyageurs burkinabè. Les demandes seront désormais traitées au Togo, une décision que les autorités burkinabè considèrent comme une forme de pression.
Une stratégie américaine contestée
Cette situation intervient dans un contexte où plusieurs pays africains, notamment l'Eswatini, le Ghana, le Rwanda et le Soudan du Sud, ont accepté d'accueillir des migrants expulsés des États-Unis, souvent en échange d'aide financière. L'Eswatini, par exemple, s'est engagé à recevoir jusqu'à 160 personnes contre une aide de 5,1 millions de dollars.
"Le Burkina Faso est une terre de dignité, une destination et non pas une terre de déportation", a martelé le ministre Karamoko Jean Marie Traoré.
Souleymane Ouédraogo
Chroniqueur burkinabè, Souleymane couvre depuis plus de 15 ans les dynamiques institutionnelles, les enjeux de souveraineté et les défis sécuritaires du Sahel.