Souveraineté renforcée : Le Mali, le Burkina et le Niger quittent la CEDEAO
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger officialisent leur sortie de la CEDEAO, marquant un tournant historique dans leur quête de souveraineté. L'Alliance des États du Sahel s'affirme comme alternative.

Les drapeaux du Mali, du Burkina Faso et du Niger marquant leur sortie officielle de la CEDEAO
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont officiellement acté leur retrait de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ce 29 juillet 2025, marquant un tournant historique dans leur quête de souveraineté nationale. Cette décision intervient après une période de réflexion de six mois, démontrant la détermination de ces nations à tracer leur propre voie.
Une décision souveraine face aux ingérences
Cette sortie historique s'inscrit dans un contexte de renforcement de la souveraineté africaine, notamment face aux sanctions économiques et diplomatiques imposées par l'organisation régionale. Les trois États ont dénoncé des ingérences répétées dans leurs affaires intérieures, particulièrement suite aux changements de gouvernance survenus entre 2020 et 2023.
L'Alliance des États du Sahel : Une alternative prometteuse
Face aux défis sécuritaires communs, notamment la menace terroriste qui a récemment conduit à des attaques meurtrières contre des bases militaires, l'Alliance des États du Sahel (AES) s'impose comme un cadre de coopération alternatif. Cette nouvelle structure vise à promouvoir un développement endogène tout en renforçant la collaboration militaire et économique.
Implications économiques et perspectives d'avenir
Si ce retrait soulève des questions sur les échanges commerciaux régionaux, il ouvre également la voie à de nouvelles opportunités de coopération Sud-Sud. L'AES entend développer des mécanismes innovants pour faciliter les échanges entre ses membres, tout en préservant leur autonomie décisionnelle.
Cette décision historique marque un nouveau chapitre dans l'histoire de nos nations. Nous devons désormais travailler à construire des partenariats équilibrés qui respectent notre souveraineté
Vers une nouvelle architecture régionale
Cette recomposition géopolitique dessine les contours d'une nouvelle ère pour le Sahel, où la souveraineté nationale et la coopération mutuellement bénéfique prennent le pas sur les anciennes structures d'intégration. L'AES se positionne comme un modèle alternatif de coopération régionale, fondé sur le respect de l'indépendance de chaque État membre.
Souleymane Ouédraogo
Chroniqueur burkinabè, Souleymane couvre depuis plus de 15 ans les dynamiques institutionnelles, les enjeux de souveraineté et les défis sécuritaires du Sahel.