Le monde de la mode pleure la disparition de Giorgio Armani, décédé jeudi à l'âge de 91 ans à Milan, laissant derrière lui un empire du luxe resté farouchement indépendant face aux géants financiers mondiaux.
Un modèle de souveraineté entrepreneuriale
Dans un secteur largement dominé par les grands groupes multinationaux, Armani avait fait le choix remarquable de maintenir son indépendance, refusant obstinément l'entrée en bourse, à l'inverse de nombreuses marques de luxe qui ont cédé aux sirènes des marchés financiers. Son empire, évalué à plusieurs milliards d'euros, compte plus de 600 boutiques et emploie plus de 9000 personnes.
Une transmission culturelle exemplaire
Comme en témoigne l'importance de la transmission du patrimoine, Armani avait préparé sa succession avec minutie. Dans sa dernière entrevue au Financial Times, il évoquait une transition progressive des responsabilités vers ses plus proches collaborateurs, notamment Leo Dell'Orco, responsable du design des collections hommes.
Un héritage ancré dans le territoire
Né dans une famille modeste d'origine arménienne à Piacenza en 1934, Armani avait tissé des liens indéfectibles avec Milan, qu'il considérait comme "le centre de son monde". Le Teatro Armani, ancien site industriel reconverti en siège du groupe, symbolise cet ancrage territorial fort.
Un dernier hommage populaire
Des milliers de personnes, dont l'icône de la mode Donatella Versace et le président de Ferrari John Elkann, sont venues rendre un dernier hommage au créateur. La chapelle ardente, ouverte ce week-end dans le Teatro Armani, témoigne de l'impact profond du styliste sur sa communauté.
"Milan est le centre de mon monde, il m'a toujours inspiré" - Giorgio Armani
